jeudi 29 août 2013
Qui sont ces gens qui marchent toute l'année pieds nus ?
Débarquer au beau milieu d'une réunion importante et se rendre compte que l'on est pieds nus : le cauchemar ! Enfin ça dépend... Pour les adeptes du barefoot (pied nu en anglais), ce scénario fait partie du quotidien. Des courses au supermarché aux sorties en boîte de nuit, ils font absolument tout sans chaussures.
Plutôt urbains, ils ne prônent pas spécialement un retour au naturel. Un beau jour, ils ont juste décidé de se déplacer pieds nus. Afin d'échanger autour de ce choix anticonformiste ou d'organiser des événements (randos, séance d'initiation, voyages...), ils se retrouvent sur un site.
Ingénieur développeur à Lyon, Emmanuel Pillet est l'un de ces va-nu-pieds. Il a commencé vers l'âge de 25 ans. « Les nombreux forums consacrés au barefooting (la course sans chaussure) m'ont intéressé. J'ai eu envie d'essayer. Puis, par extension, je me suis mis à tout faire pieds nus. Au début, mes parents et mes collègues de travail ont trouvé ça bizarre. Puis ils se sont habitués. »
Après la période d'accoutumance, les barefooteurs décrivent des sensations de bien-être. « Je ne me suis jamais blessé avec des bris de verre ou de ferraille, poursuit le jeune homme. Le contact du sol stimule les récepteurs sensoriels de la voûte plantaire. Un sentiment de liberté prédomine. Mais c'est vrai, la rue c'est sale. Alors on se lave en rentrant chez soi. »
Aujourd'hui, Emmanuel se dit « moins radical ». Il se chausse plus souvent : « J'en avais assez de parlementer avec les vigiles à l'entrée des magasins ou de mettre certains de mes amis mal à l'aise. »
Roder le pied
Côté sport, le barefooting a aussi ses adeptes. Daniel Dubois, ostéopathe et marathonien, explique l'intérêt de courir sans chaussures : « Quand on court pieds nus, on ne 'talonne' pas. L'appui se fait essentiellement sur l'avant-pied, ce qui évite les douleurs dorsales, les tendinites, les aponévrosites. »
Le kiné conseille de commencer le barefooting très progressivement. « Cinq à dix minutes sur des sols stables (en évitant le sable, l'herbe) puis en augmentant peu à peu la durée. » Il faut compter quelques mois de transition et deux bonnes années pour être barefooteur averti. « Les muscles absorbent un travail nouveau du pied. Il faut donc les roder. À défaut, ils s'épuisent et le squelette trinque avec un risque d'accident. »
La discipline en provenance des États-Unis est en plein essor. Ceux qui seraient tentés peuvent toujours commencer par laisser tomber les tongs cet été. Ou encore tester les parcours pieds nus dans certains parcs comme Les jardins de Brocéliande, près de Rennes, ou les barefoot parcs en Allemagne. Mais attention, il parait qu'on y prend goût : c'est le pied !
Anne-Elisabeth BERTUCCI.
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